Brûler les ponts

Dimensions:

Triptique vidéo

Lieu:

Dunkerque

Brûler les ponts

Sur un territoire mal connu se dessine un littoral au visage changeant. Une dune, autrefois ravagée par la guerre puis transformée en station balnéaire continue sa métamorphose aux fils des ans. La décision d’agrandir le port de Dunkerque dans les années 70 vient bouleverser cette apparente tranquillité. Les votes sont clairs, l'extension du port s’étendra jusqu’à la dune du Clipon et rendra donc difficile l’accès à la mer. À cela viendra s’ajouter un terminal méthanier et ainsi, fera de cette zone le 14ème site Seveso aux alentours de Dunkerque.

Depuis, l’accès au port est fermement protégé et délimite une enclave industrielle que l’on aperçoit au loin grâce aux fumées des cheminées qui s’en échappent. Cet espace est aussi clos sur lui-même qu’il est ouvert sur le monde. Des navires affluent chaque jour des quatre coins de la planète, offrant une vision éloignée du romantisme des départs en mer.

Bénévole au Seamen’s club de Dunkerque, Sarah Feuillas a tenté de rencontrer les marins qui venaient y trouver refuge. Elle a sillonné les routes dans la camionnette de l’association pour apporter des vivres aux marins durant les périodes de confinement et en a capturé des vues de ce paysage pris dans un entre-deux. Son intérêt se porte sur les différentes formes d’exil et de nostalgie, mêlant ainsi le récit d’actions irréversibles et des territoires qui n’existent plus que dans nos mémoires.

« Brûler les ponts » est une expression signifiant que tout retour en arrière est impossible. Sarah Feuillas propose d’observer plusieurs aspects de l’exil à travers une installation vidéo. C’est une autre scène de guerre que l’on observe : des flammes, des nuées de poussières, des coulées de matière en fusion et une temporalité étirée où l'activité n’a de cesse. Les vues de cette enclave sont mises en parallèle avec des portraits de « citoyens de nulle part ». Ayant connu la dépossession, les pertes de repères, l’expérience de l'expatriation, l’écart ou la rupture avec leur territoire, ces citoyens nous racontent les épreuves liées au déplacement.

vimeo.com/manage/videos/647314521
Mot de passe : Clipon

Sur un territoire mal connu se dessine un littoral au visage changeant. Une dune, autrefois ravagée par la guerre puis transformée en station balnéaire continue sa métamorphose aux fils des ans. La décision d’agrandir le port de Dunkerque dans les années 70 vient bouleverser cette apparente tranquillité. Les votes sont clairs, l’extension du port s’étendra jusqu’à la dune du Clipon et rendra donc difficile l’accès à la mer. À cela viendra s’ajouter un terminal méthanier et ainsi, fera de cette zone le 14ème site Seveso aux alentours de Dunkerque.

Depuis, l’accès au port est fermement protégé et délimite une enclave industrielle que l’on aperçoit au loin grâce aux fumées des cheminées qui s’en échappent. Cet espace est aussi clos sur lui-même qu’il est ouvert sur le monde. Des navires affluent chaque jour des quatre coins de la planète, offrant une vision éloignée du romantisme des départs en mer.

→ Bénévole au Seamen’s club de Dunkerque, Sarah Feuillas a tenté de rencontrer les marins qui venaient y trouver refuge.

Quand on part, on se souvient toujours du dernier jour où on reste quelque part.

Elle a sillonné les routes dans la camionnette de l’association pour apporter des vivres aux marins durant les périodes de confinement et en a capturé des vues de ce paysage pris dans une enclave.

Son intérêt se porte sur les différentes formes d’exil et de nostalgie, mêlant ainsi des actions irréversibles et des territoires qui n’existent plus que dans nos mémoires.

Ayant connu la dépossession, les pertes de repères, l’expérience de l’expatriation, l’écart ou la rupture avec leur territoire, ces citoyens nous dévoilent les épreuves liées au déplacement. Partagés entre l’expansion de la ville et la conservation de leur patrimoine, les habitants de Loon-Plage racontent l’expropriation vécue depuis ses débuts. Ne reste de la plage qu’une petite parcelle de Réserve Naturelle pour y observer les oiseaux et le nom de Plage rattaché à Loon, bien loin du souvenir balnéaire. Pourtant, une demeure résiste. Plantée au milieu des dunes, cette maison est appelée “la maison du pendu”. Son histoire nous permet de traverser le temps en gardant le même décor.

→ « Brûler les ponts » est une expression signifiant que tout retour en arrière est impossible. Sarah Feuillas propose d’observer plusieurs aspects de l’exil à travers une installation vidéo. C’est une autre scène de guerre que l’on observe : des flammes, des nuées de poussières, des coulées de matière en fusion et une temporalité étirée où l’activité n’a de cesse. Les vues de cette enclave sont mises en parallèle avec des portraits de « citoyen. ne.s de nulle part ».

Ce triptyque vidéo met en parallèle différents portraits liés à l’attachement que l’on porte à un territoire dès lors qu’on le quitte.
Le déplacement implique une expérience singulière et souvent douloureuse questionnant une quête existentielle et identitaire à travers un rapport aux origines.

Il consacre sa vie à constituer son lieu d’existence et à forger les mythes de son origine, à fonder ce qui lui donne abri contre l’errance et l’oubli, ce qui lui permet de transmettre sa trace par- delà sa mort. F. Benslama

Avec le soutien de la Ville de Dunkerque et de la DRAC-Hauts de France.

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