Septembre à décembre 2018

Thermes Pétriaux, Aix-les-Bains

avec Laurent Millet, Menghzi Zheng et Sarah Feuillas

Commissariat : Anthony Lenoir et Emilien Adage

Texte de Pascale Riou

Le magasin des Anciens thermes nationaux d’Aix-les-Bains regorge encore de matériaux de toute sorte plus ou moins identifiés : supports de blocs notes, patères en métal, morceaux de silicone, etc. Sarah Feuillas, comme Mengzhi Zheng, y a glané certains objets lors de leur première visite des lieux. Elle a besoin de les voir posés sur sa grande table de travail ou au sol autour d’elle. Entretenir avec eux une proximité physique et sensible durant les quatre semaines de résidence lui est nécessaire – même si ces éléments ne lui serviront pas à fabriquer ses œuvres.

En cet été 2018, le bâtiment déserté, destiné à une reconversion maintenant imminente, est temporairement un lieu de résidence d’artiste : Solarium Tournant a invité Sarah Feuillas, Laurent Millet et Mengzhi Zheng a une session de recherche et de production sur place suivie d’une exposition à venir en septembre. Les deux bassins rectangulaires font office d’ateliers, tandis que la piscine principale est dédiée à l’exposition des œuvres produites à cette occasion.

Solarium intervient pour Sarah Feuillas dans une succession de résidences artistiques, toutes liées par les questions d’architecture et de temps et par la production d’après des formes choisies in situ, toutes faisant la part belle à l’expérimentation.Être dans le lieu, penser à partir de lui et de ce qui le compose – objets, matières, motifs, volumes –, se projeter mentalement dans ses différents espaces et ses nombreux recoins inaccessibles, tel est le processus mis en œuvre par Sarah Feuillas, ici comme dans les autres lieux qu’elle a habités momentanément lors de résidences artistiques. Que ce soit en Palestine, à Détroit, à Tchernobyl ou dans ces anciens thermes, l’histoire des lieux et leur fixation dans un temps arrêté est ce qui meut l’artiste et motive sa pratique. Dans le cas de Solarium, la résidence se situe dans un espace alors dans un entre-deux de son histoire, un moment suspendu entre son usage premier et une autre destination qui fera table rase de son passé.

L’œuvre de Sarah Feuillas s’intéresse à l’architecture comme habitat, qui parfois enferme et crée une scission entre intérieur et extérieur. Pour être pleinement un lieu de l’habiter et non seulement un logement, l’architecture doit être aussi faite de fenêtres, de portes, plus largement de vitres. Elle fonctionne ainsi comme un entre : ce qui sépare et relie, ce qui permet le passage. De ce questionnement est née la volonté de fabriquer des espaces qui cloisonnent et qui donnent à sentir les espaces intérieurs et extérieurs, proche et loin, parfois appréhendés par le corps, parfois seulement par le regard ; comme le permet un triptyque en métal jouant avec les pavés de verre d’un mur et divers éléments trouvés sur le site – Lunar panels. Le corps, de l’artiste mais aussi du visiteur, interagit avec ces objets-entre, habitant les lieux avec eux.

Quelques matériaux de prédilection dictent leurs règles du jeu et engagent la pratique de Sarah Feuillas ;d’abord le bois puis le métal, surtout le verre. Celui-ci, fragile mais filtrant, est par excellence ce qui sépare et relie l’espace – physique et visuel. Certaines œuvres font dialoguer étroitement verre et métal. Une sculpture en métal soudée par l’artiste sert de moule dans lequel est soufflé le verre ; celui-ci prend son volume dans les interstices de la forme et devient une membrane solide entre le métal et l’air qui l’entoure, matérialisant l’espace qu’il peut contenir. Des éléments architectoniques ou des motifs ornementaux sont trouvés sur place, sélectionnés, repris. Après transformation, ces formes deviennent celles de l’artiste et donnent parfois lieu à une œuvre – ici la série des six Solar shuttle. Ici, la douche vertébrale et l’octogone de la coupole ont été ses principales sources d’inspiration.

Le magasin des Anciens thermes nationaux d’Aix-les-Bains regorge encore de matériaux de toute sorte plus ou moins identifiés : supports de blocs notes, patères en métal, morceaux de silicone, etc. Sarah Feuillas, comme Mengzhi Zheng, y a glané certains objets lors de leur première visite des lieux. Elle a besoin de les voir posés sur sa grande table de travail ou au sol autour d’elle. Entretenir avec eux une proximité physique et sensible durant les quatre semaines de résidence lui est nécessaire – même si ces éléments ne lui serviront pas à fabriquer ses œuvres.

En cet été 2018, le bâtiment déserté, destiné à une reconversion maintenant imminente, est temporairement un lieu de résidence d’artiste : Solarium Tournant a invité Sarah Feuillas, Laurent Millet et Mengzhi Zheng a une session de recherche et de production sur place suivie d’une exposition à venir en septembre. Les deux bassins rectangulaires font office d’ateliers, tandis que la piscine principale est dédiée à l’exposition des œuvres produites à cette occasion.

Solarium intervient pour Sarah Feuillas dans une succession de résidences artistiques, toutes liées par les questions d’architecture et de temps et par la production d’après des formes choisies in situ, toutes faisant la part belle à l’expérimentation.Être dans le lieu, penser à partir de lui et de ce qui le compose – objets, matières, motifs, volumes –, se projeter mentalement dans ses différents espaces et ses nombreux recoins inaccessibles, tel est le processus mis en œuvre par Sarah Feuillas, ici comme dans les autres lieux qu’elle a habités momentanément lors de résidences artistiques. Que ce soit en Palestine, à Détroit, à Tchernobyl ou dans ces anciens thermes, l’histoire des lieux et leur fixation dans un temps arrêté est ce qui meut l’artiste et motive sa pratique. Dans le cas de Solarium, la résidence se situe dans un espace alors dans un entre-deux de son histoire, un moment suspendu entre son usage premier et une autre destination qui fera table rase de son passé.

L’œuvre de Sarah Feuillas s’intéresse à l’architecture comme habitat, qui parfois enferme et crée une scission entre intérieur et extérieur. Pour être pleinement un lieu de l’habiter et non seulement un logement, l’architecture doit être aussi faite de fenêtres, de portes, plus largement de vitres. Elle fonctionne ainsi comme un entre : ce qui sépare et relie, ce qui permet le passage. De ce questionnement est née la volonté de fabriquer des espaces qui cloisonnent et qui donnent à sentir les espaces intérieurs et extérieurs, proche et loin, parfois appréhendés par le corps, parfois seulement par le regard ; comme le permet un triptyque en métal jouant avec les pavés de verre d’un mur et divers éléments trouvés sur le site – Lunar panels. Le corps, de l’artiste mais aussi du visiteur, interagit avec ces objets-entre, habitant les lieux avec eux.

Quelques matériaux de prédilection dictent leurs règles du jeu et engagent la pratique de Sarah Feuillas ;d’abord le bois puis le métal, surtout le verre. Celui-ci, fragile mais filtrant, est par excellence ce qui sépare et relie l’espace – physique et visuel. Certaines œuvres font dialoguer étroitement verre et métal. Une sculpture en métal soudée par l’artiste sert de moule dans lequel est soufflé le verre ; celui-ci prend son volume dans les interstices de la forme et devient une membrane solide entre le métal et l’air qui l’entoure, matérialisant l’espace qu’il peut contenir.Des éléments architectoniques ou des motifs ornementaux sont trouvés sur place, sélectionnés, repris. Après transformation, ces formes deviennent celles de l’artiste et donnent parfois lieu à une œuvre – ici la série des six Solar shuttle. Ici, la douche vertébrale et l’octogone de la coupole ont été ses principales sources d’inspiration.

Le magasin des Anciens thermes nationaux d’Aix-les-Bains regorge encore de matériaux de toute sorte plus ou moins identifiés : supports de blocs notes, patères en métal, morceaux de silicone, etc. Sarah Feuillas, comme Mengzhi Zheng, y a glané certains objets lors de leur première visite des lieux. Elle a besoin de les voir posés sur sa grande table de travail ou au sol autour d’elle. Entretenir avec eux une proximité physique et sensible durant les quatre semaines de résidence lui est nécessaire – même si ces éléments ne lui serviront pas à fabriquer ses œuvres.

En cet été 2018, le bâtiment déserté, destiné à une reconversion maintenant imminente, est temporairement un lieu de résidence d’artiste : Solarium Tournant a invité Sarah Feuillas, Laurent Millet et Mengzhi Zheng a une session de recherche et de production sur place suivie d’une exposition à venir en septembre. Les deux bassins rectangulaires font office d’ateliers, tandis que la piscine principale est dédiée à l’exposition des œuvres produites à cette occasion.

Solarium intervient pour Sarah Feuillas dans une succession de résidences artistiques, toutes liées par les questions d’architecture et de temps et par la production d’après des formes choisies in situ, toutes faisant la part belle à l’expérimentation.Être dans le lieu, penser à partir de lui et de ce qui le compose – objets, matières, motifs, volumes –, se projeter mentalement dans ses différents espaces et ses nombreux recoins inaccessibles, tel est le processus mis en œuvre par Sarah Feuillas, ici comme dans les autres lieux qu’elle a habités momentanément lors de résidences artistiques. Que ce soit en Palestine, à Détroit, à Tchernobyl ou dans ces anciens thermes, l’histoire des lieux et leur fixation dans un temps arrêté est ce qui meut l’artiste et motive sa pratique. Dans le cas de Solarium, la résidence se situe dans un espace alors dans un entre-deux de son histoire, un moment suspendu entre son usage premier et une autre destination qui fera table rase de son passé.

L’œuvre de Sarah Feuillas s’intéresse à l’architecture comme habitat, qui parfois enferme et crée une scission entre intérieur et extérieur. Pour être pleinement un lieu de l’habiter et non seulement un logement, l’architecture doit être aussi faite de fenêtres, de portes, plus largement de vitres. Elle fonctionne ainsi comme un entre : ce qui sépare et relie, ce qui permet le passage. De ce questionnement est née la volonté de fabriquer des espaces qui cloisonnent et qui donnent à sentir les espaces intérieurs et extérieurs, proche et loin, parfois appréhendés par le corps, parfois seulement par le regard ; comme le permet un triptyque en métal jouant avec les pavés de verre d’un mur et divers éléments trouvés sur le site – Lunar panels. Le corps, de l’artiste mais aussi du visiteur, interagit avec ces objets-entre, habitant les lieux avec eux.

Quelques matériaux de prédilection dictent leurs règles du jeu et engagent la pratique de Sarah Feuillas ;d’abord le bois puis le métal, surtout le verre. Celui-ci, fragile mais filtrant, est par excellence ce qui sépare et relie l’espace – physique et visuel. Certaines œuvres font dialoguer étroitement verre et métal. Une sculpture en métal soudée par l’artiste sert de moule dans lequel est soufflé le verre ; celui-ci prend son volume dans les interstices de la forme et devient une membrane solide entre le métal et l’air qui l’entoure, matérialisant l’espace qu’il peut contenir.Des éléments architectoniques ou des motifs ornementaux sont trouvés sur place, sélectionnés, repris. Après transformation, ces formes deviennent celles de l’artiste et donnent parfois lieu à une œuvre – ici la série des six Solar shuttle. Ici, la douche vertébrale et l’octogone de la coupole ont été ses principales sources d’inspiration.


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